Bulle immobilière: la BCE n'exclut pas un durcissement monétaire
FRANCFORT (Allemagne), 14 avr 2005 (AFP) - Une hausse modérée des taux pourrait être nécessaire pour faire face au développement d'une bulle immobilière en zone euro mais un durcissement brutal serait contre-productif, a laissé entendre jeudi la Banque centrale européenne.
"L'étroite corrélation existant entre des hausses de prix d'actifs potentiellement déstabilisatrices et un excès de crédit est particulièrement importante pour les banques centrales car elle peut indiquer une orientation trop expansionniste de la politique monétaire", fait-elle également valoir.
Dans le même temps, la BCE juge qu'il serait dangereux pour une banque centrale de tenter de faire "éclater la bulle" via des hausses très prononcées de ses taux directeurs lorsque l'on soupçonne qu'elle est en train de se former.
"L'expérience montre que la réaction du marché à une modification aussi brutale des conditions monétaires en vigueur est très difficile à prévoir", souligne l'institut.
"En outre, les tentatives pour faire éclater la bulle peuvent nécessiter des modifications très importantes des taux d'intérêt, susceptibles de faire peser des risques sérieux sur l'économie", juge la BCE.
La banque centrale ne fait pas explicitement référence à la hausse des prix de l'immobilier en zone euro dans son article.
Mais elle s'est régulièrement inquiétée dans le passé à ce sujet, liant cette évolution au niveau historiquement bas des taux d'intérêt en zone euro et soulignant qu'elle pourrait nourrir l'inflation à terme.