La fièvre photovoltaïque s'empare de Barcelone
L’ordonnance qui fixe cette obligation précise que pour tout bâtiment où la consommation d’eau dépasse les 2000 litres par jour, l’énergie solaire devra couvrir au moins 60% des besoins annuels. Ceci pour les bâtiments neufs ou pour les grosses rénovations.
Il n’en fallait pas plus pour que la ville se lance dans une course effrénée à l’équipement photovoltaïque. A l’origine, les élus comptaient sur le développement d’un marché de 40 000 m2 par an. Ce chiffre est maintenant largement dépassé. Il l’est d’autant plus que la capitale catalane multiplie dans ce domaine les réalisations géantes.
L’une de ces celles-ci vient à peine d’être inaugurée. Le toit du Forum universel des cultures sur l'esplanade du bord de mer s'est doté d’un panneau photovoltaïque d’une surface hors normes de 10 500 m2. Tourné vers le sud et incliné à 35°, le panneau géant doit injecter sur le réseau une quantité d’électricité équivalente à la consommation quotidienne d’un millier de foyers.
Cette installation est aujourd’hui la deuxième du monde par sa taille, la première étant celle des halls Floriade, le Salon International Horticole d'Amsterdam. Cette dernière réunit 19.000 panneaux solaires, totalisant 25.000m2 de surface équipée délivrant une capacité de pointe de 2,3 MW réinjectés en permanence dans le réseau. En parallèle au Forum des Cultures, un autre projet devrait conduire le stade de Cornella à être lui aussi couvert d’une surface photovoltaïque équivalente, soit dix mille autre m2. Ces deux réalisations exemplaires s’ajoutent à plusieurs milliers de bâtiments déjà équipés. C’est le cas notamment de tous les bâtiments publics, de toutes les écoles et de toutes les piscines de Barcelone.
Cette politique soutenue débouche également sur des retombées annexes intéressantes. En effet nombre d’entreprises productrices de matériel et de panneaux photovoltaïques ont choisi de s’installer ces dernières années autour de Barcelone. C’est le cas par exemple de l’entreprise Energie Hispano Swiss SA qui ,en février, a ouvert à Esparreguera près de Barcelone une vaste unité de production du capteur vitré XX-Sel.
Autre conséquence, les catalans rivalisent d’ingéniosité pour adapter leurs appareils à l’énergie solaire. C’est ainsi qu’un ingénieur espagnol, Fernando Correa Moreu, s’apprête à produire un congélateur alimenté par énergie solaire. Cette invention énergétiquement autonome pourrait notamment servir dans le transport et la conservation de vaccins dans les pays chauds du tiers-monde. Avec son invention, M. Correa espère créer une cinquantaine d'emplois.
Après avoir été, via le tourisme, pendant quarante années l’une des sources principales de l’économie, le soleil reste donc en Espagne, et à Barcelone en particulier, une inépuisable ressource économique.