Le Mont-Saint Michel, de nouveau une île
❑ Une passerelle pour relier la « Merveille de l'occident » au continent Avec plus de trois millions de visiteurs par an, soit 570 000 véhicules, le Mont Saint-Michel est l'un des sites les plus fréquentés de France. Au fil du temps, ce chef-d'œuvre et son environnement exceptionnel se sont avérés menacés, la sédimentation s'accentuant autour du Mont. Un projet fou a alors germé, celui de restituer le caractère maritime du Mont Saint-Michel, autrement dit d'en faire à nouveau une île. Initiée en 1995 pour les études et débutée en 2005 pour les travaux, l'opération s'achèvera en 2015. A terme, c'est aussi le flux des visiteurs qui sera mieux géré, sans dénaturer le site par un parking gigantesque - on a enregistré des pointes de 6 200 véhicules par jour en août. Pour répondre aux besoins des visiteurs véhiculés, le parking sera installé dans les terres, à 2,5 km du Mont. Le parcours proposera ensuite d'emprunter une navette ou les cheminements piétonniers. Pour ce faire, une nouvelle digue sur les herbus d'environ un kilomètre, prolongée par un pont-passerelle de 760 m, amènera le visiteur sur un terre-plein au pied des remparts surmonté d'un gué de 120 m. A noter que ce gué sera recouvert par la marée quelques jours par an, pendant une à deux heures, lors des forts coefficients de marée. Le Mont redeviendra alors une île, véritablement. Ces ouvrages, dont la passerelle, ont été conçus pour être discrets dans le paysage. Cette passerelle réserve de larges espaces pour les piétons et une partie centrale dédiée aux navettes et aux véhicules de service. ❑ Un élégant pont-passerelle soumis à l'environnement marin Franchissant le Couesnon et les grèves maritimes, le pont-passerelle est porté par une succession de fines piles. Son tablier affleure les hautes eaux. Un platelage bois en chêne de Normandie habille les larges espaces piétonniers tandis que le tablier béton central est dédié aux navettes. Celui-ci se devait d'avoir une étanchéité particulièrement robuste pour un pont exposé aux agressions maritimes. Comme le résume Dietmar Feichtinger, architecte de l'ouvrage d'accès « C'est un ouvrage minimal dans son expression, mais ambitieux dans sa conception et ses performances. Il met en œuvre des techniques très performantes pour résoudre sans ostentation les efforts auxquels il est soumis. » La structure du tablier allie les propriétés de l'acier et celles du béton. La trame d'acier du tablier supporte une dalle béton armé épaisse de 25 cm, elle-même supportée par des poutres en acier longitudinales (hauteur de 45 à 55 cm) ainsi que des traverses. La dalle et les poutres en acier créent ainsi une structure mixte très efficace pour le transfert de charges. Structure métallique et dalles ont été préfabriquées en usine et assemblées sur le site. La chaussée, de 6,5 m de large, a donc fait l'objet d'une étanchéité en Parafor Ponts, posée avec la machine Jet Pont II pour la partie courante. Siplast a été retenu par la maîtrise d'ouvrage et la maîtrise d'œuvre car sa solution s'appuyait sur un procédé faisant l'objet d'un Avis technique, Parafort Ponts SPP, avec des relevés en MS polymer - Paracoating Deck, applicable à froid, mono-composant et sans solvant. Enfin, pour le drainage longitudinal des fils d'eau a été mis en place Percodrain. Côté chantier, les choses se sont déroulées de manière idéale : la météo était de la partie, la semaine de pose bénéficiant d'un bel ensoleillement. « La passerelle décrit une légère courbe et c'est la machine qui permet une pose respectant ce rayon de courbure, grâce à son suivi des relevés d'abord, puis par repérage du lé précédent, » souligne Florent Gerbaud, démonstrateur génie civil Ade Siplast. C'est dans les temps que l'étanchéité a été menée à bien par TEC Etanchéité. Il ne reste plus qu'à la passerelle de recevoir ses premiers visiteurs qui pourront enfin « vivre » le Mont Saint-Michel dans son environnement maritime restitué. | ||
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