En 2008, le comité du Patrimoine mondial de l'Unesco avait menacé de placer ces maisons dans la catégorie « patrimoine en péril » si des efforts n'étaient pas faits pour sa réhabilitation. Un décret avait ensuite été signé pour appliquer son « plan de sauvegarde et de mise en valeur ». Construite en 1916 dans le nord de l'île, cette demeure avait été rénovée pour la dernière fois en 1960, selon son copropriétaire, l'écrivain Louis Camara. Saint-Louis fête cette année le 350e anniversaire de sa fondation par les colons français.

L'effondrement du balcon d'une maison, qui n'a fait aucun blessé parmi la quinzaine de personnes présentes au premier étage et au rez-de-chaussée, a fait ressurgir la fragilité de l'édifice. « La sauvegarde et la défense du patrimoine de Saint-Louis sont une urgence nationale » a dit le nouvel édile de la ville (située à 260 km au nord de Dakar). « Je sollicite l'Etat et le ministre de la Culture. Il faut prendre des mesures afin d'aider les familles propriétaires et les occupants à restaurer le patrimoine en péril », a-t-il ajouté.

« La commune de Saint-Louis va engager un inventaire exhaustif des bâtiments en ruine qui sont occupés par des familles, dans les plus brefs délais », a annoncé M. Dièye, invitant « les occupants à évacuer les immeubles en ruine avant l'hivernage » (saison des pluies, de juillet à septembre). Le nouveau maire s'exprimait pour la première fois sur l'état du patrimoine de la ville depuis que la coalition d'opposition Bennoo Siggil Senegaal a ravi Saint-Louis au parti au pouvoir, il y a deux mois.

Bruno Poulard