A lui seul, ce feu autour d'Aullène a déjà brûlé 3.500 des 6.000 hectares de maquis et forêt dévastés en Corse-du-Sud par trois incendies depuis cinq jours. Après l'arrestation des pompiers volontaires, le commandement des pompiers de Corse-du-Sud a immédiatement réagi en annonçant leur suspension dans la journée, soulignant que leur geste "ne correspond ni à l'éthique, ni aux valeurs des sapeurs-pompiers". "Ces hommes n'ont rien à faire dans nos rangs. Si les faits sont avérés, ils méritent d'être lourdement condamnés", a déclaré le commandant Bruno Maestracci, en annonçant leur suspension "à titre conservatoire, pour protéger l'ensemble du corps des sapeurs-pompiers".

A Aullène, les pompiers accomplissent sur le terrain un véritable travail de fourmi. Lundi, à la pelle, à la pioche, à la serpette et au râteau, ils ont tracé un layon - dégagé la végétation sur une largeur de 5 à 10 mètres d'une cime à l'autre - pour empêcher les flammes de progresser. Hier matin, en pleine chaleur, ils ont poursuivi leur travail, retournant le sol sous lequel le feu peut courir encore et noyant les souches incandescentes.

En plus du "chantier" d'Aullène, les pompiers intervenaient aussi sur les deux autres feux qui s'étaient déclarés jeudi en Corse-du-Sud et qui sont "fixés" depuis plusieurs jours. Autour de Peri, à une vingtaine de kilomètres au nord d'Ajaccio, et dans la vallée de l'Ortolo, entre Sartène et Bonifacio plus au sud, ils font la chasse aux fumerolles, preuves que le feu vit encore, ainsi qu'aux troncs et souches qui, sous la suie, peuvent encore se consumer et provoquer des reprises de feux.

Laurent Perrin (source AFP)