Pour produire son nouveau fleuron, le Falcon F7X, le groupe Dassault vient d’entreprendre, à Mérignac, la construction d’une usine ultra moderne et modulable. Pour la financer, il lui faut vendre au moins… un avion.
Chez Dassault, les affaires ne traînent pas. Afin de commercialiser le dernier-né de sa gamme d’avions commerciaux haut de gamme, le Falcon F7X, l’avionneur a entrepris la construction d’une nouvelle usine, à Mérignac près de Bordeaux. On comprend tout l’intérêt de cette affaire quand on sait que la vente d’un seul avion correspond au coût de la construction de l’usine elle-même, c’est-à-dire 30,5 millions d’euros. A ce prix, on est en droit d’exiger du sur-mesure et des délais serrés. Tel est le pari qui a été lancé à l’architecte bordelais Luc Arsène-Henry : un bâtiment dédié et modulable où 14 avions peuvent être assemblés en même temps. Mais le Groupe Dassault applique à lui-même les règles d’efficacité et d’exigence que celles qu’il offre à ses clients. Ainsi cette usine ultra moderne, véritable concentré de haute technologie appliquée à la production aéronautique, doit sortir de terre, études comprises, en moins de 24 mois. Pour se faire, l’architecte a délocalisé une agence sur site avec trois architectes dont un chef de projet. L’opération en elle-même consiste à implanter dans l’enceinte du site un bâtiment qui intègre une halle de montage de 30 000 m2, un bâtiment de bureaux d’études et recherche en R+2, une salle de réception de 3 800 m2 et des locaux techniques de 3 500 m2. La nouvelle unité, fondée sur un pan orthogonal, présentera une esthétique intemporelle. Les matériaux utilisés seront le béton poli blanc dominant côté bureaux, et des murs panneaux en Inox destinés à refléter l’environnement boisé extérieur et un proche plan d’eau. Ce parti pris permet de minimiser l’importance de la halle de montage de 300 m de long et de 24 m de haut. La structure porteuse dessinée par l’architecte sera monobloc, sans poteau intermédiaire. La date de livraison est donc fixée fin juin 2003. Le premier avion qui sortira du magnifique bâtiment sera alors chargé d’une importance particulière car à lui seul, il permettra d’amortir ce fleuron de l’architecture industrielle.