Un précurseur de « l'architecture à la française » à la Cité de l’architecture
Androuet du Cerceau édite plusieurs livres d'une modernité étonnante dans la mesure où ils proposent des modèles d'habitation destinés à toutes les classes de la société, ordonnés en fonction du coût supposé de leur construction. L'architecte contribue à affirmer un modèle d'architecture symétrique, axial, « français », autour d'un logis élémentaire et extensible. Ses dessins d'ornements architecturaux, de jardins, sont une source d'inspiration. Mais il propose également des architectures fantastiques et imaginaires: rampes en colimaçon, formes cubiques étonnantes pour l'époque. M. Lemoine explique avoir au départ pensé à intituler l'exposition « Androuet du Cerceau, l'illustre inconnu » tant « il est paradoxal que son nom soit aujourd'hui méconnu alors que son oeuvre est essentielle pour l'architecture et l'art décoratif sous la Renaissance ».
A la fin du XVIIème siècle, l'étoile de Jacques Androuet du Cerceau pâlit, la toute nouvelle Académie d'architecture le trouvant « trop utopique » et « pas assez rationnel », explique Hervé Lemoine, désormais chargé des Archives au ministère de la Culture. Après un long purgatoire, son oeuvre est redécouverte au XIXè siècle. Les architectes Félix Duban et Eugène Viollet-le-Duc s'aident de ses dessins pour restaurer les grands châteaux de la Renaissance. « Androuet du Cerceau ».
Cité de l'architecture. Paris. Jusqu'au 9 mai.
B.P (source AFP)