Le prix du bois de construction aux USA flambe
Depuis septembre, le matériau a grimpé de 37% à un prix plus atteint depuis avril 2005. Principal raison de cette embellie : le regain de vigueur des mises en chantiers de logement aux États-Unis constaté récemment. Elles ont bondi cet automne, affichant une progression de jusqu'à plus de 40% sur un an en octobre. Il y a eu ce mois-là 888 000 départs de chantiers en rythme annualisé dans le pays. « L'industrie de la construction a en conséquence fortement augmenté ses dépenses, stimulant les prix du bois », a remarqué Paul Court, de FC STone. A la même période, la Chine a fait son grand retour sur le marché nord-américain, dont elle s'était retirée pendant la première partie de l'année.
Les Chinois « ne voulaient pas acheter car les prix se sont affichés en hausse tout au long de 2012 », a indiqué Paul Jannke, analyste à Forest Economic Advisors. « Mais ils se sont retrouvés à sec et il a bien fallu qu'ils se remettent à commander », particulièrement en novembre. A cela s'est ajouté l'optimisme des négociants sur la reprise économique aux États-Unis, nourri par la hausse du moral des ménages américain de septembre à novembre. « Ils ont voulu se constituer des réserves », a ajouté l'expert. Face à cette hausse soudaine de la demande, « les producteurs n'étaient pas prêts, ils avaient très peu de stocks », a noté M. Jannke.
Comme ils n'avaient pas anticipé ce fort regain d'intérêt pour le matériau, ils n'avaient d'ailleurs pas prévu assez de supports pour entreposer le bois. Ils étaient d'autant moins capables de hisser rapidement leur niveau de production que le secteur a été fortement touché par la crise financière. Depuis 2008 aux Etats-Unis et au Canada, quelque 111 scieries ont été fermées et 35 ont réduit leurs activités, réduisant les capacités de production de la filière d'environ 15%, selon M. Jannke. Le secteur a aussi été affecté par une invasion de scarabées qui a détruit beaucoup de bon bois ces dernières années, a indiqué Jason Roose, de US Commodities.
Les cours du bois devraient toutefois se replier à court terme, selon plusieurs analystes. Les producteurs augmentent en effet la cadence, souhaitant profiter le plus possible des prix actuels du marché alors même que leurs coûts avoisinent les 270 dollars par unité, a souligné M. Jannke. Parallèlement la demande en provenance de Pékin devrait ralentir à l'approche du nouvel an chinois en février, allégeant la pression actuelle sur le marché nord-américain.
B.P (AFP)