Transition énergétique : Sika apporte sa contribution
Mais le développement de ce nouveau produit est surtout dû à la détermination de la société, qui souhaitait s'orienter vers le développement durable. « On a une volonté d'apporter des solutions plus propres pour nos utilisateurs et nos chantiers », explique Elena Neto, responsable communication chez Sika France.
C'est ainsi qu'est né le Viscocrete 850 Végétal, qui s'impose comme une alternative plus respectueuse de l'environnement que les superplastifiants classiques. En effet, cette innovation est composée de déchets issus de la culture de canne à sucre qui, si elle n'est pas d'origine française, permet en tout cas de « diminuer l'impact du pétrole », comme le note Elena Neto.
De la manipulation des molécules au superplastifiant biosourcé
L'élaboration de ce nouvel adjuvant n'a cependant pas été une mince affaire. En effet, les équipes de Sika sont parvenues à synthétiser la molécule d'un superplastifiant classique en intégrant à la chaîne principale des greffons biosourcés. Au final, les molécules sont absolument identiques, et le Viscocrete 850 Végétal présente ainsi des caractéristiques comparables au Viscocrete Tempo 11, produit phare de Sika.Dans ce sens, cette nouveauté est évidemment en mesure de réduire la teneur en eau du béton, d'augmenter sa fluidité et de lui permettre d'atteindre une compacité élevée. A cela s'ajoutent un taux de carbone biosourcé supérieur à 90% et une réduction de 9% en équivalent CO2 par tonne d'adjuvant produit.
« Ce n'est pas énorme, mais c'est notre responsabilité en tant qu'adjuventier de contribuer à la loi de Transition énergétique », témoigne Lan-Tam Tran, ingénieur produits chez Sika, qui ajoute par ailleurs que l'entreprise « travaille en continu sur l'optimisation des process ».
Vers un déploiement à grande échelle ?
Par ailleurs, si les coûts énergétiques de production et ceux du packaging sont identiques à un adjuvant classique, les dépenses liées à la formulation du Viscocrete 850 Végétal sont largement réduites. Néanmoins, les coûts de production sont également plus élevés, ce qui laisse envisager des répercussions sur les prix de vente, bien qu'aucun montant n'ait été communiqué à l'heure actuelle.« Il y avait cette volonté de Sika de proposer quelque chose de nouveau », déclare Elena Neto. « Notre objectif, c'est que le Viscocrete 850 Végétal devienne un étalon, mais nous savons que le marché français n'est pas encore prêt à cela. » Preuve en est : aucun objectif de vente n'a été fixé pour ce nouveau produit, fait assez rare pour une telle innovation.
Sika précise cependant que ce procédé pourrait être adapté à tous les plastifiants, si la demande répond favorablement. Quoiqu'il en soit, la France pourra toujours se targuer d'être le premier pays européen à voir apparaître le Viscocrete 850 Végétal sur son marché !
Fabien Carré
Photo de Une : ©Sika