Faut-il déclarer la mort du Grenelle de l'Environnement ?
La taxe carbone reportée sine die, Nicolas Hulot a suspendu la participation de sa fondation aux groupes de travail du Grenelle, confirmant qu'il y restait tout de même attaché. Une décision symbolique, qui vise à "marquer le coup devant l'opinion" publique et a exprimé haut et fort sa colère à propos de ce projet pour lequel la Fondation Hulot s'est tant investie. "On n'a pas claqué la porte, on a supendu notre participation à un certain nombre de groupes de travail" du Grenelle, rectifie Nicolas Hulot dans une interview vidéo accordée au Parisien/Aujourd'hui en France. "Loin de nous l'idée de dire que le Grenelle est mort et (...) inutile (...) mais je pense qu'on ne peut pas se contenter du débat actuel et notamment du débat politique sur ces enjeux-là", ajoute-t-il.
Le futur de nos enfants
Les différentes associations et ONG travaillant avec le Grenelle doivent rencontrer Jean-Louis Borloo le 20 avril lors d'une réunion, à laquelle ne participera pas Nicolas Hulot, destinée à clarifier la position du gouvernement face à leurs inquiétudes. "On est dans quelque chose de sérieux, qui compromet le futur de nos enfants. C'est pour ça que je m'adresse aux jeunes, je leur dis 'venez resigner le pacte écologique pour montrer que vous n'avez pas envie qu'on brade votre futur"
S'ils sont épargnés pour l'heure par une taxe de plus, les industriels ne sont pas au bout de leurs peines, en particulier dans le domaine de l'éolien. En effet, un rapport sur le sujet signé du sénateur Patrick Ollier et adopté le 30 mars est jugé très sévère par la profession, alors même que l'Europe a fixé l'objectif de 20% d'énergies renouvelables dans le "mix énergétique" global de ses pays membres à l'horizon 2020 (23% pour la France). Les propositions de ce rapport prévoient que les régions devront à fin 2011 se doter de schémas territoriaux, délimitant les zones en dehors desquelles aucun projet éolien ne pourra se développer, selon le site de l'Usine Nouvelle. De plus les sites devront avoir une capacité minimale allant de 15 à 20 MW et compter au moins cinq éoliennes éloignées de plus de 500 mètres d'une habitation ou d'une entreprise.
Laurent Perrin (sources Libération, Le Parisien, Usine Nouvelle)