Transition énergétique : les mesures sont des opportunités de croissance pour le Bâtiment ?
La transition énergétique est plus que jamais sur toutes les lèvres, suite à l'adoption récente par le Sénat du projet de loi présenté par la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal. Avec elle, de nombreux changements vont bouleverser le monde du bâtiment, ses entreprises et ses professionnels. Elle apportera en effet son lot d'évolutions en termes de normes et de réglementations, mais aussi de nouvelles obligations parfois contraignantes et de nouveaux outils à maîtriser pour réduire les consommations énergétiques et les émissions de gaz à effet de serre.
Pourtant, « si les mesures mises en place sont des contraintes à prendre en compte, elles recèlent souvent des opportunités de croissance majeures pour les années à venir », souligne l'institut d'études économiques Xerfi, spécialisé dans l'analyse des entreprises et des différents secteurs, dans sa dernière étude publiée en mars, intitulée « la filière du bâtiment face à la transition énergétique ».
Selon cette étude, les possibilités de croissance sont les plus fortes dans le parc existant, par rapport à la construction neuve. En effet, la rénovation thermique risque de s'accélérer d'années en années. Et les signes de qualité, comme la mention RGE, sont autant de « portes d'entrée pour les marchés de la rénovation thermique »
En 2013, ce sont déjà près de 265 000 habitations du parc privé qui ont été rénovées pour être plus économes en énergie. Entre 2011 et 2013, le nombre de chantiers avait légèrement progressé de 1,3 % par an, selon les dernières statistiques de l'Observatoire permanent de l'amélioration énergétique du logement (Open).
« Dans le logement, la part des travaux de rénovation thermique représentait environ 22 % du chiffre d’affaires total en 2013, précise de son côté l'institut Xerfi, et devrait s’élever à plus de 25 % en 2017, pour atteindre plus de 12 milliards d'euros », prévoit-il.
La construction neuve moins impactée
En revanche, les effets de la transition énergétique sur la construction neuve seront « moins directs », la RT 2012 étant encore récente et les professionnels « en phase d'apprentissage ».
Cependant, les labels comme Effinergie, HQE et BREEAM sont de « plus en plus recherchés par les promoteurs dans le cadre de constructions neuves résidentielles et non-résidentielles ». Pour les bâtiments tertiaires, les certifications HQE sont très présentes pour « se différencier auprès des investisseurs et des futurs locataires »
Les critères de bien-être et de santé des occupants seront aussi importants à l'avenir que les critères d'économie d'énergie. Sans compter que la généralisation de la maquette numérique s'affirme « comme l'un des temps forts des prochaines années » tout comme une facilité d'accès aux informations concernant un bâtiment, grâce à la généralisation de la carte vitale du bâtiment.
La question du financement
Malgré ses différentes contraintes, la transition énergétique semble être porteuse de nombreuses opportunités, tant en termes de nouveaux matériaux, de prestations ou encore de procédés de fabrication. Reste à trouver d'autres moteurs de financement, plus puissants que l'éco-prêt à taux zéro ou encore le crédit d'impôt transition énergétique, souligne l'étude. Xerfi propose notamment de généraliser le tiers financement au sein de structures locales de service public de l'efficacité énergétique. L'autre avancée serait « l'accomplissement du projet de la Société de financement de la transition énergétique (SFTE).
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