L'oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan (BTC), un projet de 2,42 milliards d'euros, mené par un consortium international dirigé par le pétrolier britannique BP, doit acheminer à terme le pétrole azerbaïdjanais de la mer Caspienne, depuis Bakou, via la Géorgie, jusqu'au terminal turc de Ceyhan.

"BP aurait dû présenter un document établissant les mesures de sécurité maximales mises en place pour l'oléoduc" dans la région de Borjomi, a déclaré Tamara Pirveli, porte-parole du ministère de l'Environnement géorgien.

"Depuis hier (jeudi) la construction a été stoppée pour deux semaines", selon cette porte-parole, qui s'est affirmé certaine que BP mettrait à profit ce délai pour présenter le document en question.

L'interruption touche une portion de 17,6 km de l'oléoduc, située à une quinzaine de km de la ville de Borjomi, dont l'eau minérale est un produit d'exportation précieux pour la Géorgie.

Des organisations écologistes jugent ce tracé dangereux pour la nappe phréatique alimentant la source, en cas d'attaque terroriste, glissement de terrain ou simple accident touchant la conduite de pétrole.

Mais BP assure que toutes les précautions sont prises pour empêcher un tel scénario. "Nous pensons que l'oléoduc est sûr, grâce aux mesures de sécurité de classe internationale prévues dans sa conception", a dit une porte-parole du pétrolier britannique à Bakou.

"Ce jugement est partagé par les institutions financières internationales et les prêteurs privés impliqués dans le projet", a-t-elle ajouté.

La porte-parole a assuré que ce délai ne retarderait pas la mise en service de l'oléoduc. "Même si une décision de ce genre aura certainement un impact sur le programme de construction, nous comptons sur le fait que l'oléoduc sera terminé à temps pour livrer le pétrole à Ceyhan à partir du deuxième semestre 2005", a-t-elle dit.

La construction de l'oléoduc se poursuit par ailleurs normalement sur les autres portions du trajet qu'il doit emprunter.

Le BTC doit permettre d'accroître considérablement les exportations de pétrole de la Caspienne. Le projet bénéficie d'un fort soutien de l'administration américaine, qui y voit un moyen de diversifier ses sources d'approvisionnement énergétique et de réduire par là même sa dépendance envers les producteurs de brut du Proche-Orient.