Le mouvement HLM salue le plan Borloo mais reste sur ses gardes
offerte par le plan Borloo de relancer la construction de logements sociaux,
tout en restant dubitatif sur les conditions pour parvenir à 500.000 logements
supplémentaires dans les cinq années à venir.
Mais, résumant les doutes émis depuis le début du congrès, M. Delebarre a manifesté jeudi ses "inquiétudes". Il a prévenu qu'il veillerait à ce que "les moyens budgétaires" soient "en phase avec les ambitions du plan de Cohésion sociale". "Vous nous verrez encore inquiets quant à la réelle détermination du gouvernement auquel vous appartenez", a-t-il lancé au secrétaire d'Etat au logement Marc-Philippe Daubresse.
"On a envie de réussir, vous, et nous", a rétorqué ce dernier. "C'est incontestablement un objectif ambitieux, mais réaliste si tous les partenaires sociaux financiers se mobilisent", a-t-il estimé. A cet égard, il a annoncé la finalisation d'un accord avec les partenaires du 1% logement qui viendront apporter 210 millions de subvention pour financer la construction de logements. Quant au projet de budget 2005, dévoilé mercredi, il a traduit en chiffres les engagements de Jean-Louis Borloo de garantir le financement du plan qu'il avait présenté le 30 juin dernier. Alors que le mouvement HLM avait plaidé l'année dernière pour que le logement social soit "une grande cause nationale", il ne pouvait que se féliciter de la volonté affichée d'accélérer la construction de HLM. Outre les interrogations sur les moyens financiers de l'Etat, l'ancienne ministre PS du Logement et actuelle présidente de la Fédération nationale des coopératives HLM Marie-Noëlle Lienemann, a prévenu que les collectivités locales allaient "être mises à rude épreuve financièrement".
La décentralisation a été la toile de fond de tous les débats à Montpellier. Le plan Borloo fixe en effet des objectifs nationaux, au moment où l'Etat va transférer des compétences en matière de logement aux collectivités. Nombre d'intervenants ont demandé des éclaircissements. D'autre part, M. Daubresse s'est une nouvelle fois défendu sur le remplacement du prêt à taux zéro par un crédit d'impôt au profit des établissements financiers qui le répercuteront ensuite sur les futurs accédants à la propriété. Il a assuré avec vigueur que le gouvernement allait offrir "le même produit" aux ménages. "A l'intérieur du moteur, on a bidouillé un truc compliqué, mais le véhicule marche", a-t-il déclaré. "Nous ne supprimons par le prêt à taux zéro et je défie quiconque de me montrer le contraire", s'est-il emporté.
Par Déborah CLAUDE