La croissance de M3 se tasse un peu mais inquiète toujours la BCE
Les analystes attendaient dans leur consensus un ralentissement plus net, à 7,4% sur un an au mois de mars, et une moyenne trimestrielle de 7,4% également, selon la banque UBS.
Plus inquiétant, en ce qui concerne les contreparties de M3, les prêts au secteur privé ont affiché une hausse de 7,6% sur un an en mars, après 7,3% en février et janvier.
En particulier, le rythme annuel de croissance des prêts immobiliers, surveillé de près par la BCE qui redoute l'émergence d'une "bulle" dans certains pays, est resté au niveau élevé de 10% en mars, après 10,1% en avril.
L'institut monétaire est "inquiet au sujet de la forte croissance monétaire en zone euro", a répété mercredi son chef économiste Otmar Issing, en marge d'un colloque financier à Francfort.
Dans son rapport annuel paru mardi, la BCE juge qu'il "ne peut être exclu qu'une partie de l'excédent de liquidités soit utilisée" pour consommer, "en particulier en période de plus grande confiance dans l'économie, et soit associée ensuite à une inflation plus élevée", ce qu'elle a pour mission d'empêcher.
L'institut s'inquiète aussi du "risque d'apparition de bulles des prix des actifs" si les épargnants décident de convertir leurs liquidités en placements de long terme, ce qui pourrait faire flamber le prix des actions, des obligations ou de l'immobilier.
Malgré ces mises en garde répétées, la BCE ne semble pas prête à contrer rapidement le gonflement des liquidités par une hausse de taux, de peur d'étouffer la croissance encore bien molle en zone euro.