Dans un entretien accordé au quotidien La Provence et publié hier, le président de la communauté urbaine de Marseille Provence Métropole (MPM), Eugène Caselli, propose de maintenir et même d'agrandir la décharge à ciel ouvert d'Entressen, alors qu'elle doit en principe fermer à la fin de l'année.

La décharge doit en effet être remplacée par un incinérateur qui traitera 300.000 tonnes de déchets par an, doublé d'une usine de méthanisation d'une capacité de 110.000 tonnes. Le mois dernier, la justice administrative a porté un coup d'arrêt au chantier de l'incinérateur, en annulant l'attribution de sa construction à la société EveRé par MPM en 2005. MPM n'a alors pas fait appel mais a toutefois décidé de lancer un audit.

"Une affaire politique"

"L'incinérateur est devenu une affaire politique, il faut en sortir par le haut : en augmentant la part de méthanisation de l'unité de traitement de déchets de Fos et en maintenant, incinérateur ou pas, la décharge d'Entressen", a déclaré Eugène Caselli.

"Plus de 52 millions d'euros y ont été investis et elle est à 98% aux normes qu'exige la réglementation", assure-t-il. "Ainsi on peut imaginer que le processus d'incinération se transforme en méthanisation et que la décharge soit agrandie sur des terrains mitoyens qui appartiennent à la ville de Marseille. C'est la solution de demain".

"Qu'il y ait ou pas d'incinérateur, un tiers des déchets devra être quand même enterré car il existe des matières non incinérables", insiste-t-il. Selon lui, "les communes périphériques de la décharge dont Saint-Martin-de-Crau sont d'ores et déjà d'accord pour la pérennisation de la décharge d'Entressen".

Laurent Perrin (source AFP)