Quand les charpentiers du BTP ressuscitent les navires
Mis à jour le 30 novembre 2009 à 10h03

Des techniques identiques
Le chantier est organisé en deux lieux de travail : dans une tente atelier, où tous les bois sont débités et usinés, et dans une vaste structure bâchée couvrant la forme aval du bassin de radoub où le navire grandit pas à pas. La coque est réalisée en chêne, toutes les pièces sont chevillées en bronze ou avec des gournables (chevilles en bois). La mâture sera, quant à elle, fabriquée en résineux. À la différence du XVIIIe siècle, les hommes sont peu nombreux et disposent d'outils plus modernes, mais les techniques de base restent identiques. L'élément le plus important, la charpente est actuellement en voie d'achèvement. Viendront ensuite la pose du bordage, du vaigrage et des ponts et, enfin, la finition du bâtiment (gréement, accastillage et artillerie). Pour mener à bien leur mission, les charpentiers de l'entreprise ont dû se glisser dans la peau des charpentiers de marine qui, au XVIIIe siècle, faisaient naître les vaisseaux à la force de leurs mains. Loin des chantiers terrestres, les charpentiers du bâtiment ont dû intégrer quantité de facteurs nouveaux. Les contraintes d'une charpente d'ouvrage sont en effet loin d'être celles d'un navire, même si le travail du bois reste sensiblement le même. Il est vrai que l'eau n'est plus au-dessus mais au-dessous et que la coque doit supporter des chocs qu'aucune toiture ne connaîtra jamais. Mais les charpentiers de Thouars ont démontré dans l'aventure, qu'ils étaient dignes de leurs ancêtres. Si tout va bien, ce fameux navire, enfant du BTP autant que de la marine, ne fera pas que de la figuration. Il participera en effet, en 2007 à Boston, à la célébration des victoires de Chesapeake et de Yorktown.