Légère et sophistiquée, la signature d’un maître au-dessus de la Meuse
Mince comme un trait
L’architecte ingénieur Marc Mimram doit aimer ce type de défi. Il a en effet réussit à Chooz un exercice de maître. Son pont tendu sur une seule portée, glisse tout en finesse entre les deux rives. Son tablier, mince comme un simple trait, présente d’un bout à l’autre la même épaisseur. Les membrures graciles qui le portent rejoignent les piliers à l’exact emplacement des précédents. La structure a été étudiée pour que la matière, réduite à son minimum, laisse la plus large place à la lumière et au spectacle de la nature.
Calcul sophistiqué
Sous son extrême légèreté apparente, l’ouvrage est en fait le fruit d’un calcul très sophistiqué. Une formule qui conduit l’acier dans une trajectoire continue dans la travée centrale formée par deux arcs moisés, doublés d’entretoises, qui filent du sommet pour se croiser, se chevaucher et finalement terminer leur course sous le tablier. Une architecture ou la puissance des forces s’efface derrière la légèreté des lignes et la douceur des courbes. Une construction ou la lourdeur laisse la place à la nervosité d’un montage entièrement réalisé par soudure et oxycoupage. A n’en pas douter, où qu’ils soient, Eiffel et Seguin doivent sûrement se dire que les élèves, quelquefois, dépassent avec bonheur l’enseignement de leurs maîtres.